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K-ractères n°5


Chers lecteurs, chères lectrices,

Nous espérons que ces premières vacances scolaires se sont bien passées et que tout le monde a bien profité de ces deux semaines bien méritées.

Cette semaine vous attendent: un portrait de prof avec M. Dupuy, un article sur les résolutions de début d'année, ou encore une interview avec Blandine, la psychologue scolaire, sur un sujet qui intéressera sûrement bon nombre d'entre vous...

Avant de vous laisser à votre lecture, j'aimerais faire passez un petit message à tous nos lecteurs. À partir d’aujourd’hui, n'importe quel élève peut nous envoyer une histoire, un poème qu'il a écrit, ou encore un dessin, tout simplement n'importe quelle production personnelle, et nous serons heureux de lui permettre de se faire, à notre modeste échelle, publier. Vous n'avez qu'à envoyer un mail à l'adresse suivante: kracteres.lfkl@gmail.com

Bonne lecture et à bientôt!

Sommaire:

I- Un petit creux?

II- Pilule et sexualité, tabous insurmontables ?, qui de mieux placé pour répondre à notre question que notre psychologue scolaire?

III- Résolutions de début d'année

IV- Portraits de profs: M. Dupuy

Un petit creux?

par A. Perrin

L'art est avant tout fait pour s'exprimer, par la peinture, le dessin, la musique... et la sculpture. Parfois les artistes ont des idées quelque peu originales, et c'est le cas de Stephen Brusche...

Stephen Brusche est un artiste néerlandais de 39 ans basé à Rotterdam aux Pays-Bas, cela fait maintenant 6 ans qu'il a commencé la sculpture sur banane, en parallèle avec son métier d'illustrateur. Il met 2 à 3 heures pour réaliser ses sculptures. Il commence par prendre la banane et dessiner dessus son modèle, il découpe ensuite celui-ci à l'aide de son couteau et finit par les détails en gravant au stylo. C'est un travail très minutieux, il ne faut surtout pas déraper !

Voici quelques-unes de ses œuvres:

Pilule et sexualité, tabous insurmontables ?

Interview de Blandine Piot, psychologue scolaire

par C. Nouvellon

Clémentine N. : Au lycée, il arrive à un moment ou à un autre que nous soyons confrontés à la question de la sexualité. Or, pour les filles, cette question est intimement liée à la contraception, et donc à la pilule. Cette pilule reste pourtant un sujet tabou, et c'est la raison pour laquelle nous vous demandons votre avis sur la question. Prenons ici l'exemple d'une jeune fille de 16 ou 17 ans, en couple depuis 6 mois, et qui voudrait avoir une relation sexuelle avec son petit ami. Mais cette jeune fille a des appréhensions, et ne sait ni comment gérer la contraception, ni comment en parler.

Faut-il en parler, et si oui, à qui et comment ?

Blandine Piot : On parle d'une jeune fille qui aimerait avoir une relation sexuelle, mais qui ne sait pas à qui en parler. Donc, si elle se pose cette question, si cela l'embarrasse, c'est bien qu'elle a besoin d'en parler. À la question : "est-ce qu'il faut qu'elle en parle", la réponse est oui, bien sûr ! Cette jeune fille se pose des questions, elle n'est pas à l'aise avec le sujet, et elle n'arrive pas à trouver la réponse par elle-même. Il est donc important qu'elle ait cette discussion avec une personne de confiance, une personne avec laquelle elle a envie de partager cette partie-là de sa vie, sans être jugée. Cette personne peut être un membre de la famille, mais aussi l'infirmière, la psychologue scolaire, ou bien même des amis, même si je pense qu'il est important sur cette question-là d'avoir le point de vue d'un adulte. Pour en revenir au cercle familial, je trouve qu'il est toujours très important que les filles puissent avoir ce genre de discussions avec leurs proches, notamment avec leur mère, et ce bien avant qu'elles aient 16 ans, qu'elles soient en couple depuis six mois et qu'elles se posent ce genre de questions. Ces discussions-là, il faudrait les avoir avant de se retrouver dans ce genre de situation. Les garçons aussi bien sûr, mais nous parlons ici de la situation d'une fille.

C.N. : Comment gérer sa sexualité dans un pays où le corps de la femme est largement tabou ?

B.P. : Personnellement, je ne saurais pas dire si cela se gère d'une façon particulière en Malaisie, en tout cas en tant qu'expatriés. Peut-être est-ce différent pour les Malais qui sont empreint d'une culture dans laquelle le rapport a la sexualité est différent, mais en tant qu'étrangers, je ne pense pas que notre pays d'accueil ait d'influence majeure sur la sexualité, qui est une chose très intime. Gérer sa sexualité n'est pas tant une question de culture ou de pays dans lequel on vit qu'une question très personnelle, celle de savoir comment on veut gérer sa sexualité, mais aussi et surtout de savoir à quel moment on est prêt.

C.N. : Justement, comment sait-on qu'on est prêt(e) ?

B.P. : Peut-être que lorsqu'on se pose des questions, c'est qu'on ne l'est pas tout à fait. Lorsque l'on hésite, que l'on sent qu'il y a quelque chose qui n'est pas simple et qui suscite beaucoup d'interrogations, il est probable que cela veuille dire que l'on n'est pas prêt pour se lancer dans une relation sexuelle. L'adolescence est une période de la vie durant laquelle on est plein d'émotions, plein de sensations et où tout est très fort, où on est passionné. Il est donc naturel d'avoir envie de se jeter totalement dans ce que l'on vit, notamment dans la sexualité. Mais, malheureusement, on

n'est pas tout à fait prêt pour ça, et ce qu'on va y trouver n'est pas toujours ce que l'on cherche. Il peut notamment y avoir un décalage entre les garçons et les filles. Entre la réalité de l'acte sexuel et la recherche affective qui la sous-tend par exemple. En plus de tout cela, l'adolescence est la période durant laquelle on apprend à se connaître, où l'on construit sa personnalité et où le rapport aux autres (aux pairs notamment) est central. Vivre sa sexualité et sa contraception alors qu'on est dans une situation de bouleversement intense, c'est un gros défi !

C.N. : En parlant de contraception, la pilule est-elle la meilleure solution ?

B.P. Alors, si on parle en terme purement contraceptif, il existe plusieurs méthodes. Je pense qu'aujourd'hui les jeunes sont bien informés et à défaut ont facilement accès à des professionnels de santé. On n'a plus tellement besoin de vous apprendre comment ça marche et ce qui existe. On apprend qu'il est important de se protéger, mais on ne parle peut-être pas assez de la dimension d'amour, de ce qu'aimer veut dire. La pilule est un moyen de contraception efficace qui ne doit cependant pas être prétexte à trop de liberté sexuelle ni au désengagement vis-à-vis du partenaire. Désengagement notamment des garçons vis-à-vis des filles. Le risque de parler uniquement de protection est de réduire la sexualité à des dangers : on se protège parce qu'il y a des maladies, parce qu'il y a un risque d’avoir un enfant. Du coup, on vit une sexualité qui est empreinte d'angoisse, parfois aussi parce qu'on a peur de perdre l'autre. Dans certains cas, on pense que si on n'a pas de relation sexuelle, si on ne fait pas les choses comme l'autre en a envie on risque de le perdre. Dans ce cas-là, la relation n'est peut-être pas basée sur un amour suffisamment solide, et la question des sentiments et du respect de l'autre ne s'est peut-être pas très bien posée.

Donc oui, se protéger est important mais une bonne contraception est une contraception choisie et assumée par deux personnes qui ont pris le temps avant de construire leur couple sur autre chose que la sexualité.

Les Résolutions de début d'année

par J. Bourbonnais

La fin de l'année 2017 approche et une nouvelle année se profil déjà, et qui dit nouvelle année dit changement, nouveau départ. Une nouvelle année est souvent signe de bonnes résolutions que nous prenons afin de bien débuter l'année. Rares sont les personnes qui arrivent à tenir leurs résolutions plus de quelques semaines. Pourquoi n'arrivons-nous pas à changer et tenir nos résolutions?

Souvent, nous avons tendance à dresser toute une liste de bonnes choses à faire ou à changer durant l'année, alors qu'en réalité nous abandonnons nos idéaux dès la fin du mois de janvier pour reprendre nos bonnes vieilles habitudes.

Une liste de résolutions, voilà le problème. Cela fait tellement de choses à changer ou à améliorer que c'en est décourageant. Vouloir tout changer d'un coup n'est pas la solution, par contre, choisir une seule résolution et la tenir jusqu'au bout marchera.

Prendre un problème trop important de notre vie pour le changer sera peut-être un échec, et donc décourageant. Favorisons des résolutions simples, ainsi nous aurons assurément un résultat positif qui nous encouragera à poursuivre nos efforts afin d'accomplir d'autres résolutions, des résolutions plus difficiles.

Espérons que cette nouvelle année sera synonyme de réussite et de bonheur pour nous tous et que nous réussirons à tenir nos résolutions sur le long terme...

Portraits de profs: M. Dupuy

par S. et S. Rost

Nous avons interviewé M. Dupuy, professeur d'Histoire-Géo au LFKL qui occupe depuis peu le poste de PRIO.

• Depuis quand êtes-vous en Malaisie et est-ce que vous vous y plaisez ?

J'enseigne ici depuis 2009, c'est ma 9ème année. Évidemment qu'après 9 ans, il y a une certaine lassitude, mais la Malaisie c'est quand même un pays facile, et puis on peut avoir un vrai pouvoir d'achat, même en tant que prof. Mais bon, on se pose quand même la question de savoir si on veut avoir une vie facile ou alors une vie qui a du sens...

• D'ailleurs, à ce propos, vous avez des engagements en-dehors de l'école ?

J'adhère à l'association Save Bukit Kiara : ils œuvrent pour préserver le parc de Bukit Kiara qui est en train de se faire ravager par les promoteurs immobiliers. Je les suis sur Facebook, j'en parle autours de moi, à mes élèves aussi. D'ailleurs tout ce qui est "penser local" etc..., j'en parle beaucoup aux élèves, c'est mon rôle je trouve.

• Et pendant vos week-ends, à part corriger des copies, vous faites quoi?

Eh bien, en fait, je corrige très rarement le week-end, j'ai deux jeunes enfants qui se lèvent tôt et se couchent un peu trop tard à mon goût... (rires) Mais on est plutôt branchés nature, et si on peut avoir un peu de culture dans tout ça c'est toujours agréable. Et puis on a une vie sociale, on a des amis, on a cette chance-là aussi.

• Et, vu que vous êtes quand même professeur d'Histoire, vous avez une époque, un personnage historique préféré ?

Moi ? L'Histoire ? Non. Disons que le XIXème siècle, par exemple, j'aime, mais je pense que c'est parce que les auteurs du XIXème siècle m'ont plu quand j'étais plus jeune. Mais, en fait, ce n’est pas le côté histoire qui m'intéresse dans mon métier. C'est tout le travail que je fais avec vous les adolescents qui me plaît. Si j'avais été bon en maths, étant adolescent, je serais probablement devenu prof de maths. Mais l'Histoire c'était un peu la seule matière dans laquelle j'étais bon, parce que j'aimais lire aussi. De toute façon, quand j'étais petit, je voulais devenir Indiana Jones, et il était prof lui aussi... (sourire) Donc voilà, je me suis dit que prof d'Histoire c'était un juste milieu.

• L'Éducation nationale vous donne des programmes à suivre, des notions à apprendre aux élèves. Vous croyez toujours dur comme fer à tout ce que vous enseignez ?

Non, évidemment que non. L'idée de la République, je trouve qu'il n'y a pas plus beau ! Mais après, quand je vois les faits de mon pays, je me dis que je pourrais critiquer plus, mais j'évite. Les élèves vont aussi poser des questions souvent, tenter de creuser. J'ai la chance d'avoir un programme extrêmement large qui me permet de vous questionner sur le monde qui vous entoure, pas seulement le passé. Je pense notamment aux programmes de 5ème et de seconde avec le développement durable, je suis complètement en adéquation avec ça. Mais bon, avec l'emc parfois... ça me permet de vous faire vous interroger. Et puis c'est dur de ne pas vous faire culpabiliser ; de vous faire comprendre que c'est notre faute à tous et que c'est vous la solution.

• Des projets pour le futur ?

Oui, évidemment. Disons simplement qu'à force de vous demander d'agir, on se pose des questions...

• Et du coup, pourquoi vous êtes devenu prof ?

C'est ce qu'on aime, c'est les rencontres, c'est la vie. J'ai toujours travaillé avec des enfants, dans les quartiers au début, en dehors de l'Éducation nationale. Et puis j'ai voyagé, on m'a donné l'occasion de travailler dans une école malienne. J'ai fait ça pendant deux ans et je suis ensuite rentré en France avec ma compagne, pour passer nos diplômes : on les a eus, et voilà !

• Pour finir, vous avez un message à faire passer...au monde?

(rires) Soyez gentils ! Non, mais j'y crois de plus en plus : si tu veux penser au monde, pense local, change ce qu'il y a autour de toi. Penser global, agir local ! C'est l'écologie ça ! Après, je suis PRIO là, et j'ai plein d'élèves qui me disent moi je veux aller là, je veux rentrer dans des grosses boîtes, et je me dis mais est-ce que c'est vraiment la solution? Ça ne serait pas mieux d'avoir des envies plus... petites ? Mais je suis là pour vous épauler, évidemment que je vous aiderai à rentrer dans les meilleures écoles. Mon objectif c'est avant tout de ne pas passer à côté de mes élèves, et c'est pas toujours facile. Parce que vous n'êtes pas toujours faciles, tout simplement!


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